3 septembre 2013

Une bonne réforme des retraites, c'est pourtant possible



Le Premier ministre vient d’annoncer les grandes lignes de la future réforme des retraites.  Cette réforme se situe dans la continuité des précédentes en privilégiant l’allongement de la durée de cotisation.  
Alors que le pouvoir d’achat s’est effondré ces dernières années, cette réforme prévoit également l’augmentation progressive des cotisations salariales.  De plus, certaines dispositions qui pourraient apparaître favorables aux salariés, notamment au sujet de la pénibilité, des femmes et des jeunes, n’auront de fait, qu’une portée très limitée car soumises à des conditions très restrictives.

Avec la disparition du RSAV pour les agents de l’ex CCIP et les 4 réformes nationales successives de ces 10 dernières années, les collaborateurs de notre CCI ont vu s’éloigner d’année en année la perspective d’une retraite bien méritée. Pourtant, avec la dégradation des conditions d’emploi au sein de nos directions , l’allongement des temps de parcours du à la régionalisation et l’explosion des risques psycho-sociaux , nombre d’entre nous voient le départ à la retraite comme un véritable soulagement.

A titre d’exemple : Avec la disparition du RSAV (agents de l’ex CCIP), la réforme Fillon et cette nouvelle réforme,  la durée de cotisation nécessaire pour partir à taux plein pour collaborateur de l’ex CCIP né en 1965 et ayant validé tous ses trimestres depuis l’âge de 24 ans s’est allongée de près de 7 ans.

Gel du point d’indice, promotions en berne, perspectives d’évolutions réduites … les salariés de notre CCI voient leur pouvoir d’achat baisser d’année en année.  Cette nouvelle réforme prévoit un augmentation progressive du taux de cotisations retraite pour les salariés (0.3% en 2020). 
Ainsi, de plus, dès l’année prochaine, les agents de notre CCI connaîtront une baisse de leur rémunération nette.

La CGT a des propositions qui :
-  amélioreraient la situation des retraités actuels et futurs ;
 - favoriseraient l’emploi et les salaires ;
 - dégageraient des ressources pour régler durablement la question des déficits.

L’allongement de la durée de cotisations n’a pas pour objectif de faire travailler plus longtemps mais vise à faire baisser les pensions :

La mesure présentée comme « la plus juste » est celle d'un nouvel allongement de la durée de cotisation. Elle cache pourtant la baisse des pensions. Moins d’un salarié sur deux est en emploi lorsqu’il atteint l’âge de la retraite.
La durée d’activité réelle moyenne sur une vie tend aujourd’hui vers 36 années (l’âge de début d’activité recule du fait des études et/ou d’une vie professionnelle commençant par des petits boulots précaires). 
Augmenter la durée de cotisation c’est fixer une durée de cotisation inaccessible à la quasi-totalité des salariés.

Le miroir aux alouettes de l’augmentation de l’espérance de vie :

On nous martèle que l’espérance de vie a augmenté de 10 ans en ½ siècle.  Il serait  donc normal de travailler au moins 5 ans de plus non ? Pas si simple : Le débat sur les retraites touche actuellement les gens âgés entre 25 et 60 ans. Or l’espérance de vie donnée dans les médias est celle des nouveaux nés en 2013. De 1994 à 2009, l’espérance de vie à 60 ans a seulement progressé de 2 ans pour les femmes et de 2,5 ans pour les hommes. Dans le même temps, la durée de cotisations a augmenté de 10 trimestres, soit… 2,5 ans. 
La totalité du gain est déjà absorbée par les durées supplémentaires exigées lors des précédentes réformes !

La double peine des périodes de précarité subies :

Si par malchance, vous avez été affecté par des périodes de chômage et/ou des difficultés à trouver un premier emploi après votre formation initiale, vous devrez travailler plus longtemps pour une pension complète ou accepter  des pénalités lors du départ à la retraite.  C’est ce qu’on appelle la double peine. Ces périodes doivent permettre la validation de droits identiques à ceux obtenus lors des périodes normalement travaillées.

Les études supérieures sont aussi sources d’efficacité économique :

Si vous avez fait des études supérieures, vous devrez  travailler plus longtemps pour une pension complète ou accepter  une décote. On oublie aussi que ces années d’études ne sont pas des années d’oisiveté et qu’assimiler systématiquement études supérieures et jeunesse dorée n’est plus vraiment d’actualité... Une bonne formation n’est-elle pas aussi source d’efficacité économique ?  La CGT propose que les années d’études entrent dans le calcul de la retraite.

Le fossé des inégalités  femme-homme  se creuse encore :

En France, aujourd’hui, l’’écart de salaire homme-femme reste de 20 %. Bien que les femmes soient  forcées plus souvent à travailler jusqu’à l’âge du taux plein, les femmes liquident plus souvent que les hommes une pension avec décote. Le fossé se creuse donc encore avec la retraite : les pensions versées aux femmes représentent seulement 53% de celles versées aux hommes !

La mise à contribution des revenus financiers suffirait à équilibrer les comptes en 2020 :

Aujourd’hui, environ 250 milliards d’euros sont perçus par les entreprises en rémunération de leurs placements financiers, essentiellement sous forme de dividendes.
Prélever 20 milliards d’euros sur ces revenus ne mettra personne sur la paille et ne nuira pas à l’économie, bien au contraire. Exemple : 15 millions de retraités avec un meilleur pouvoir d’achat, c’est tout bénéfice pour l’économie : cela génère de l’emploi  et des salaires. Que dire également  des 80 milliards d’évasion fiscale !!?

Garantir de bonnes retraites passe par le développement de l’emploi stable et qualifié :

Actuellement, les entreprises ont toutes le même taux de cotisations sociales, quel que soit leur taille, leur secteur d’activité et leur comportement à l’égard de l’emploi. C’est pourquoi nous proposons que le taux de cotisation soit plus faible pour les entreprises qui développent l’emploi .

Faire porter à la branche famille l’augmentation des cotisations patronales est dangereux.

Si les cotisations salariales augmentent sans compensation , l’augmentation des cotisations patronales sera compensée par une baisse des cotisations patronales sur la branche famille. Mais alors ? Quelles prestations liées à la famille cesseront d’être financées et risquent de disparaître ?


Dans l’unité syndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires), dans l’unité interprofessionnelle, 
Mobilisons-nous le 10 septembre 

RV 14h - République, sous le ballon de l’Union départementale (UD)  Ile de France


NB : Un préavis de grève national, couvrant tous les personnels du réseau consulaire a été déposé. 
Nous vous rappellerons que vous pouvez être gréviste, pour la journée, la ½ journée, …,  et que nous n’avez pas à faire savoir, à l’avance,  si vous serez gréviste ou pas.


Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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