6 novembre 2018

Déclaration liminaire au nom de la CGT CPR du 8 octobre 2018


Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur le Directeur Général, Mesdames et Messieurs,

Le réseau des CCI a connu ces dernières années des attaques des différents gouvernements : la RGPP de Nicolas
Sarkozy, la loi NOTRE de François Hollande et les différentes ponctions sur la TFC.
Au lieu de prendre la mesure de ces attaques et de procéder à de réelles réformes, le réseau, après quelques effets
de manche, est retourné se complaire dans sa léthargie.

Mais le voilà tétanisé par le séisme qu’il est en train de subir avec les différentes mesures prises par le
gouvernement Macron :

- Projet de loi de finances 2019
- Projet de loi PACTE
- La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel
- Les travaux des groupes Werner

La tête du réseau et le gouvernement, avec un flou persistant sur l’assurance chômage, sur les dispositions de
départs volontaires et sur les missions attendues des CCI prévoient le licenciement de plus de 2000 agents.
Des suppressions de postes et des licenciements sont d’ores et déjà annoncés dans certaines CCI.


Qu’en est-il de notre chambre au sein de ce tumulte ? Est-elle écoutée ou paye-t-elle les frais d’une guerre fratricide avec la tête du réseau ? Quelle facture ses agents payeront-ils?

La situation inquiète la CGT qui craint un plan massif de suppressions de postes.

Après ses différentes alertes, notamment lors de la dernière CPR, la CGT CCI P-IDF a eu le sentiment d’avoir été entendue puisque la chambre a annoncé qu’elle ne pouvait pas rester attentiste et qu’elle travaillait, en dépit des incertitudes, à faire évoluer les orientations stratégiques dans les différentes missions (appui et développement des entreprises, formation, études et missions consultatives), que des groupes étaient d’ores et déjà au travail avec l’objectif de repositionner les actions d’intérêt collectif de la chambre dans le futur contexte réglementaire et budgétaire, que des études seraient réalisées dans de nombreux domaines opérationnels afin que de nouvelles orientations stratégiques soient mises en œuvre dès 2019. Une déclaration, dans ce sens, a été faite par le Directeur Général, après l’AG du 5 juillet, à l’ensemble des agents. La DGARH, de son côté, a lancé une nouvelle enquête sur la qualité de vie au travail.

Mais qu’en est-il réellement de l’état d’esprit des agents ?

Les inquiétudes persistent et s’amplifient en se nourrissant de ce qui se dit et de ce qui se fait sur le terrain. 
Monsieur le Directeur Général, vous avez exprimé votre totale confiance dans la capacité de la chambre à mener des missions d’intérêt général pour les entreprises, les jeunes et les territoires. Ceci a redonné confiance aux agents. 
Mais cette confiance a été vite ébranlée par un manque d’informations claires et transparentes :

- Pour l’international : Que devient le pompeux « Team France Export » la fusion de l’international avec les CCI et Business France ? L’association de deux groupes pauvres n’aboutirait-elle pas qu’à un grand groupe pauvre ? Les échanges se poursuivent paraît-il; il reste à définir la nature des produits à développer ! Notre chambre avec son poids économique est un acteur majeur dans ce domaine. Cependant, le pilotage de ce groupe de travail est confié à
la CCI de Nantes ! Que faut-il en déduire ?
- Pour l’appui : Quels sont les domaines prioritaires ?
- Pour l’ERF : Dans quel sens ira l’évolution du portefeuille de formation, avec quel modèle économique et quel type
d’organisation ?
- Pour la VIE : La mission consultative s’en ira-t-elle ? Sera-t-elle sous-traitée par les chambres ?

Et toujours aucun mot sur les mutualisations des services des CCI et des CMA ! Cette mutualisation conditionnerait elle le projet Toudic/République ?

La confiance des agents est également ébranlée par ce qui se fait sur le terrain :
- Des services qui, en se réorganisant, risquent de tout désorganiser. Il suffit d’étudier par exemple le cas de la DPSI dont la nouvelle organisation risque d’avoir un impact très négatif sur son personnel et par capillarité sur l’ensemble de la chambre. Il est sûrement utile ici de rappeler au passage que la DPSI était l’une des deux directions pilotes au sujet de l’entretien d’évolution professionnelle !

- Des tentatives de remise en cause de l’action syndicale, qui porte la voix des agents, se multiplient !
Mesdames et Messieurs, le décalage, dont vous avez été avertis au sein de cette instance même, entre le discours de la direction sur son attachement à un dialogue social de qualité et la réalité du terrain s’accentue.

- Des écoles qui, par des actions irréfléchies et non concertées, risquent de détruire tous les efforts accomplis lors de la campagne « #MaCci sert à ça » et, à l’heure des réseaux sociaux, d’entacher à jamais l’image de la chambre. Il semblerait que la meilleure façon que nous ayons trouvée pour remercier les familles, les apprenants et les entreprises qui nous ont fait confiance et que nous avons sollicités pour soutenir la chambre dans ses moments difficiles soit de fermer des sections un mois après la rentrée scolaire et de mettre à la rue, d’une manière lamentable, des apprenants avec toutes les conséquences que cela induit. En supprimant peut-être au passage quelques postes d’enseignants ?
Une fois de plus, nous faisons payer aux apprenants et à leurs familles, notre incapacité d’avoir une réelle vision et une meilleure stratégie quant à notre portefeuille de formations.
Qui est le coupable ? Qui est le responsable de ce qui se passe sur le terrain ? Des directives sont-elles données aux différents chefs de service ? Ou tout simplement ce sont ces derniers qui, dans une fuite en avant, ont du mal à mettre en musique leur feuille de route sans « casser de l’agent » ?

La confiance des agents est encore mise à mal par des propos du type « tout ce qui ne fait pas du chiffre d’affaires disparaîtra » ou encore « Plan de licenciement et CCART sont des sujets de tous les jours ». Ces propos arrivent, sans pédagogie aucune et peut-être déformés et amplifiés, aux oreilles des agents portant ainsi leurs inquiétudes et leurs angoisses à leur paroxysme.

Monsieur le Directeur Général, vous avez promis, aux forces vives de cette maison, informations régulières et transparence. Plus de trois mois sont passés depuis votre dernière communication. En temps normal, cela peut se comprendre mais dans le climat actuel, cela paraît une éternité.

Il est sûrement temps que vous rencontriez, Monsieur le Directeur Général, vos équipes sur le terrain!

Nous nous sommes félicités lorsque vous avez réuni les représentants du personnel et lorsque vous leur avez expliqué qu’en dépit des incertitudes, la chambre ne devra pas rester attentiste et qu’elle devra, je vous cite : «réfléchir, travailler, proposer et avancer », mais nous ignorions à l’époque à quel prix !
Les quelques exemples que nous venons de citer nous en ont donné un petit aperçu.

Cette perte de confiance et ce décalage entre les déclarations et le terrain commencent à faire douter les agents de la sincérité des démarches entreprises et à leur faire dire que tout est fait uniquement pour les endormir et balader leurs représentants ainsi que les organisations syndicales. Pendant ce temps, le gouvernement continue son travail de sape des acquis des travailleurs permettant peut-être au passage au réseau des CCI d’alléger la facture des éventuels licenciements !

Cette situation, cette course contre la montre inquiètent la CGT.

Les agents réclament le droit d’être traités avec respect.
Après des années de bons et loyaux services, la seule option qui leur est proposée est la démission que la majorité d’entre eux ne peut se permettre.

Monsieur le président, Mesdames et Monsieur les élus, Monsieur le Directeur Général, au vu de la situation actuelle et de ce qui se profile, nous vous demandons solennellement mais fermement :

- De mettre les forces vives de cette maison, ses agents et leur intérêt, au centre de vos réflexions et de vos décisions.

- D’ouvrir les négociations entre partenaires sociaux pour étudier les possibilités de départ volontaire pour éviter les licenciements et sans désorganiser les services.

- D’ouvrir - comme ça a été le cas lors du dernier plan social - la possibilité que des volontaires, de n’importe quel service de la CCIR, puissent partir à la place des collègues dont le poste viendrait à être supprimé.

- D’étudier, le cas échéant, la possibilité de transfert des compétences à d’autres organismes et peser de votre poids pour que ceci se fasse dans l’intérêt des agents.

- D’organiser, le plus tôt possible et régulièrement, des réunions d’information dans les différentes Directions et d’y convier les organisations syndicales.

- De permettre aux organisations syndicales d’assister, en qualité d’observateur, aux AG à venir de la CCIR.


Il est grand temps de prendre la mesure des enjeux et de leurs répercussions sur les hommes et les femmes qui font le réseau et de leur accorder la considération qu’ils méritent.

Mesdames et Messieurs, nous sommes avec vous et nous le serons toujours tant qu’il s’agit de défendre les intérêts des agents et tant que vos objectifs sont la sauvegarde de nos activités et la pérennité de nos emplois. Mais si votre seul souci est de sauver les murs sans vous préoccuper de ceux qui les maintiennent debout, soyez sûrs que vous nous trouverez sur votre chemin.

Merci.


Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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