6 novembre 2018

Bien Etre au Travail (BET) … Une mauvaise plaisanterie ?

BET levier de performance, ah oui ! ?
Mais quel est le coût de la démotivation ?

A l’heure où les suppressions de postes de la DFCTA et du CFE sont programmées, où le gouvernement, au travers de la loi Pacte et de la réforme de l’apprentissage et de la TFC … met à mal les CCI, où le climat anxiogène génère des questionnements qui se heurtent à des réponses évasives, s’inquiéter du Bien-être au travail des agents est en soit louable. Sauf que la Direction nous a proposé de nous exprimer à ce sujet à travers un questionnaire manquant, à notre sens, de pertinence. 

Avec un choix de réponse orienté et limité, le BET de la CCI établit une typologie de 4 profils : « le comblé », « le gâté »,  « le frustré », et le « damné » 


Il s’agit bien du 2e questionnaire BET. Mais où sont pris en compte les écueils soulevés lors du premier ? Comment s’étonner qu’à la date butoir, seuls 52% des agents aient répondu, obligeant la Direction à allonger le délai de réponse ? La participation est au final à hauteur de 61%, bien en deçà du taux de participation à la première enquête !!

Les retombées des plans d’actions ne sont pas évoquées : séminaires, petits déjeuners supposés conviviaux,  ou jeux déstabilisants au sein de certains établissements sans qu’aucun feedback n’ait été demandé aux collaborateurs pour mesurer leur ressenti ! Sans parler des actions qui n’ont pas vu le jour sur certains sites !

Aucune question sur ce sujet dans ce nouveau questionnaire !

Un indicateur objectif existe pourtant : Il suffirait d’étudier les commentaires que les salariés formulent dans leur entretien professionnel annuel et d’identifier les raisons pour lesquelles certains collaborateurs ne signent qu’en partie ou pas du tout leur entretien. 

Pas un mot sur ce sujet !!! La direction ne donne aucun chiffre !!! Vous, Agents, savez bien que ce seul espace d’EXPRESSION LIBRE est souvent détourné de son rôle : objectifs de plus en plus difficiles à tenir, sur fond de menaces de licenciement et de mobilité géographique, un management trop souvent peu à l’écoute ou lui-même sous pression… 


  • Télétravail : Le questionnaire se borne à demander « Etes-vous télétravailleur ? » Comment cette question permettrait-elle de mesurer la satisfaction d’un télétravailleur, la difficulté d’un autre, le refus essuyé par certains sans que les raisons en soient clairement identifiées ? 
  • « Etes-vous stressé par le travail ? » On demande au collaborateur de s’auto diagnostiquer ! SI c’était si simple, personne n’irait jusqu’au burn-out ! 
  • Aucune question sur l’organisation du service qui est sous la responsabilité du manager, sur les objectifs, sur la réflexion collective ou sur les réunions……
Les Comités de Direction auraient tout intérêt à s’interroger autrement sur le peu d’adhésion à leurs stratégies flambant neuves, qui parfois sont complétement dénuées de plan d’actions et de réalisations  concrètes.
Les transformations de la CCI doivent s’inscrire dans un projet explicite.

Quels sont les leviers de « remotivation » des agents ?  
 

La CGT cible les 4 leviers majeurs du BET : 
- Charge de travail d’un agent correspondant au temps et aux moyens qui sont mis à sa disposition, 
- Bonnes relations avec son manager et sa direction,
- Autonomie et sens.

- Evolution et Equité Salariales.


Démotivés par l’absence de reconnaissance, les agents sont entre rupture et résignation, le malaise est en tout cas bel et bien installé. Frustrations et risques psycho sociaux à tous les étages ! 

A force de vouloir rationaliser le BET, ne passerait-on pas à côté de la réalité ? Un salarié peut être très motivé par son travail mais totalement désengagé et dégouté par l’organisation dans laquelle il est parce que celle-ci est  dysfonctionnelle et freine sa performance individuelle. C’est d’ailleurs l’une des sources majeures de la souffrance au travail. 

Nous encourageons la Direction et toutes les sous-directions à avoir une vision systémique de l’entreprise, de son environnement et de ses problématiques. N’ayez pas peur de la critique et du bon sens !
Faisons tout pour que les salariés trouvent de la reconnaissance, du sens et s’accomplissent dans leur travail, ils se sentiront plus heureux tout simplement. 


Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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