La CCI
de Seine et Marne finira-t-elle l’année 2018 ?
Dans les années 2000, Jean-François Bernardin
(Président de l’ACFCI, ex CCI France) disait « Si les CCI n’apportent pas mieux la preuve de leur utilité et de
leur capacité à travailler les unes avec les autres, elles ne survivront
pas ». Visiblement ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, puisque
le gouvernement d’Emmanuel Macron a fait voter à l’assemblée nationale une
réduction de la taxe pour frais de chambre (TFC) de 17% dans le cadre de la loi
de finance 2018. Cette réduction impacte directement le budget des CCI. Ce
n’est malheureusement pas une nouveauté. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy
avait diminué la TFC dans le cadre de la RGPP (Réforme Générale des Politiques
Publiques) et le gouvernement de François Hollande avait fait de même dans le
cadre de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République)
avec Emmanuel Macron comme ministre de l’économie.
30, 40 ou 60 suppressions de postes en
Seine et Marne ?
La petite musique de fond que l’on nous joue
depuis quelques mois en Seine et Marne n’a rien d’anodin et d’encourageant. Un
premier air nous a été joué à l’occasion des réunions d’information du
personnel organisées par la direction générale en octobre 2017. Le récital a continué avec notre président le 22
novembre dernier dans Le Parisien et La Marne puis dans Le Moniteur de Seine et
Marne du 24 novembre 2017.
La démonstration est implacable mais simpliste.
Le montant de la diminution de la TFC est de 3 millions d’euros pour la Seine
et Marne. Le salaire annuel moyen chargé d’un salarié de la CCI de Seine et
Marne est de 50.000 euros (Cinquante mille euros). 3 millions divisés par 50.000
euros, cela fait 60 postes. Et en appartement à Cannes, ça fait combien ?
Ou en Peugeot 3008 ?
On peut s’interroger sur l’objectif de cette
forme de communication. Quel message envoie-t-on aux apprentis que l’on forme,
aux maîtres d’apprentissage et aux entreprises qui nous font confiance, aux
partenaires avec qui nous travaillons et aux agents consulaires qui travaillent
au quotidien à la bonne marche de l’établissement. Du stress, de l’inquiétude,
de l’anxiété ?
Aux mêmes maux, les mêmes remèdes.
Nos emplois ne doivent pas être la seule variable d’ajustement. Les présidents et des directeurs généraux préfèrent
conserver leur train de vie que de mener de vraies réformes structurantes.
Loi de finance 2018 : Le chantage n’est
pas passé.
Alors que le président de la CCI de Seine et
Marne et les élus se sont démenés comme de beaux diables auprès des
parlementaires, aucun amendement n’a été voté pour alléger l’ardoise des 3
millions d’euros. Il n’y aura ni diminution du montant, ni étalement du
prélèvement.
En 2014 quand il était ministre de
l’économie, Emmanuel Macron a pourtant prévenu les présidents des CCI :
« Ne me faites pas un chantage à l'emploi ! Ne me faites pas un chantage à
l'apprentissage ! Ne me faites pas un chantage aux entreprises ! On peut faire
des économies sans licencier » (Le Figaro du 18/09/2014).
Inspection Générale des Finances :
Mission difficile ou impossible ?
L’IGF (L’Inspection Générale des Finance) a
été mandatée par le gouvernement pour définir (redéfinir ?) les missions
des chambres de commerce et d’industrie. Le rapport sera rendu en 2018.
En 2001, l’IGF a déjà rédigé un rapport très sévère sur les CCI à
la demande de Lionel Jospin, premier ministre de l’époque.
Si la diminution de 3 millions d’euros
semblait inévitable, cette mission devrait (on l’espère) définir un cadre où
les CCI auront plus de visibilité pour se projeter dans l’avenir et définir une
stratégie à long terme.
La CGT portera haut et fort la parole
des agents du réseau consulaire. Nous avons plusieurs pistes d’économie à
proposer. La seule variable d’ajustement ne doit pas être nos emplois.
Projet de mandature :
« Sœur Anne, ne vois-tu rien
venir ? ».
La
montagne va-t-elle accoucher d’une souris ? On est en droit de se le demander.
Après un an de travail avec le cabinet LIP, nous attendons toujours la feuille
de route pour la mise en œuvre des 7 axes du projet stratégique définis par les
membres du bureau de la CCI de Seine et Marne.
Mais les 7 axes de la
mandature ont sans doute du plomb dans l’aile. Comment mettre en œuvre un
projet quand le périmètre a changé et que de nouvelles contraintes sont
apparues ?
Territorialité : Ne pas perdre le
Nord.
Il est
curieux de constater le déplacement du barycentre de la CCI de Seine et Marne
vers le Nord du département.
Au fur et
à mesure des départs (Retraites, démissions et autres), les postes sont
systématiquement supprimés sur les sites d’Avon et Melun ou réaffectés sur
Serris ou Emerainville.
Au CFE
(Centre des Formalités des Entreprises), un poste en moins. Au CRTE (Création,
Reprise, Transmission), Il n’y a plus qu’une conseillère à Melun au lieu de
trois. A l’UTEC Avon, Il ne reste plus qu’une conseillère au service promotion.
Pour combien de temps encore? Toujours à l’UTEC Avon, quand un jeune pose
sa candidature on lui propose une inscription sur le site d’Emerainville.
Peut-être que la CCI de
Seine et Marne anticipe déjà sur un potentiel rapprochement (une fusion ?)
avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Seine et Marne prévue
dans un amendement de la loi de finance 2018?
Point d’indice. Promotions. Primes 2016.
Faut pas rêver !
Pour les
augmentations collectives, c’est « nada », « que dalle »,
« que chi ». La valeur du point d’indice n’a pas augmenté depuis
2010 !!! Il est où le pouvoir d’achat, il est où ? Il est à la
baisse!
En 2016,
30 collaborateurs « Non cadre » et 53 collaborateurs
« Cadre » ont eu une prime pour un montant total de 63.942 euros. Les
cadres se sont partagé 73% du montant total.
En 2016, 15
collaborateurs (6 « Non cadre » et 9 « Cadre ») ont eu une
promotion individuelle de 84 euros mensuelle en moyenne. A ce rythme-là, on
peut espérer en avoir une tous les 18 ans.
A la CCI de Seine et
Marne, près de 20% des salariés n’ont pas eux d’augmentation individuelle
depuis 5 ans et plus.
Dialogue social : Service minimum à
tous les étages.
En Seine
et Marne, on est passé maitre dans l’esquive et l’évitement afin d’échapper aux
échanges avec les organisations syndicales. Malheureusement il y a les réunions
obligatoires du CHSCT (Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de
Travail) et d’ILC (Instance Locale de Concertation). Mais ils ont une
stratégie, réduire à sa portion congrue la durée des réunions.
Pour les
CHSCT, Il y a 4 réunions prévues par an. Pour réduire au maximum le temps passé
avec les organisations syndicales, les réunions sont principalement organisées
de 14:30 à 16:30. Le gros avantage de cet horaire, est que la direction ne vous
rencontrera jamais pour parler de vos problèmes de conditions de travail
!!! En effet les délégués syndicaux qui siègent au CHSCT peuvent demander une
visite des sites. La CGT le demande régulièrement. La direction accepte (elle
n’a pas le choix) mais la visite ne se fait qu’à la fin de la réunion et bien
souvent après 17:00, quand vous êtes partis. Une autre technique est d’avoir
une autre réunion après le CHSCT. Ce qui permet d’«expédier » les
questions et de ne pas apporter des réponses de fond. Circulez il n’y a rien à
voir !
Pour les
ILC, il y a 4 sujets à aborder par an, le plan de formation de l’année à venir,
le bilan social, le bilan du plan de formation de l’année précédente et le
bilan des primes et augmentation (Oui ça fait sourire !). La technique est
la même on planifie 2 heures par réunion et on applique la technique du
« chausse-pied ». On fait rentrer 4 sujets dans 3 réunions annuelles.
Bilan, 4 x 2 heures = 8
heures pour le CHSCT auquel on ajoute 3 x 2 heures = 6 heures pour l’ILC soit
un total de 14 heures de dialogue social par an.
Baromètre social. C’est grave
docteur ?
Une
première enquête du baromètre social a eu lieu en octobre 2016. On se souvient
tous de la restitution du 27 mars 2017 réalisée par la DGA-RH de Paris
(Direction Générale Adjointe des Ressources Humaine, c’est comme ça qu’on dit à
Paris). Ce fut un grand moment de bonheur.
La CCI de
Seine et Marne, c’est le pays des « bisounours ». Non c’est le monde
merveilleux de « Disney ». Les chiffres étaient tellement risibles
que l’on attend toujours la publication sur l’Intranet.
Une
deuxième partie de rigolade va arriver avec les mesures qui vont être mise en
œuvre pour améliorer la situation. Le paquet va être mis sur le parrainage et
le parcours d’intégration des nouveaux collaborateurs (Voir le compte rendu de
l’ILC du 12/12/2017). Oui c’est vrai, la CCI est en phase d’expansion !!!
Une
deuxième enquête aura lieu en juin 2018.
En 2017 le nombre
d’accidents de travail et de jours d’arrêt est à un niveau très
(anormalement ?) élevé. Les collaborateurs aux horaires variables ont eu
plus de 2000 heures écrêtées. Surcharge de travail, stress, risques
psychosociaux, burn out ?
La DSI (Direction des Systèmes
d’information) c’est fini.
Le
directeur est parti dans le cadre d’une CCART (Cessation d'un Commun Accord de
la Relation de Travail, Rupture Conventionnelle)
et il ne sera pas remplacé. La direction disparaît et les collaborateurs seront
affectés à différentes directions.
On peut
s’interroger sur le choix de cette organisation. La CCI de Seine et Marne
souffre de manière chronique d’une organisation trop verticale et manquant de
transversalité. La DSI était la seule direction transversale qui existait.
Mais que l’on se rassure,
un comité de pilotage d’ «Experts » des systèmes d’information sera
nommé et composé d’un ensemble de directeurs sans doute rompus à cette mission
et qui assurera l’expertise et la compétence technique dans les différents
domaines de l’informatique.
Et la formation continue aussi ?
La
formation continue c’est un peu le vilain petit canard, le bouc émissaire, la
tête de turc. C’est le service qui n’est jamais « rentable », qui
« coûte de l’argent », que l’on va fermer « si ça continue ».
Mais soyons sérieux un peu. Avant que ce service ne soit dépouillé
progressivement un petit peu plus chaque année, il réalisait un chiffre
d’affaires de 3 millions d’euros avec 15 collaborateurs. Soit un ratio de 200.000
euros (Deux cent mille euros) par salarié. Beaucoup d’entreprises aimeraient
avoir ce ratio. A la CCI de Seine et Marne, le budget est de 40 millions
d’euros pour un effectif de 270 collaborateurs soit un ratio de 150.000 euros.
La différence entre 200.000 et 150.000 euros, doit s’appeler la marge. Pas
assez rentable ?
Ironie du
sort, la Seine et Marne est le département de la Logistique en Ile de France.
Le « dépouillement » de la formation continue a commencé avec l’arrêt
des formations logistiques et le licenciement de 2 formateurs. Résultat 1/3 du
chiffre d’affaires en moins (1 millions d’euros).
La
dernière conseillère « expérimentée » (sur le site d’Avon) vient de
rendre son tablier. Après plusieurs années, passées à la chambre de commerce et
d’industrie de Seine et Marne, et de bons résultats en termes de chiffre
d’affaires la politique commerciale était-elle encore en adéquation avec son expérience et les
besoins de ses clients ?
Nous ne doutons pas que
sa direction aura pris les mesures nécessaires afin de garantir une continuité
de service auprès de ses clients fidélisés.
Formation initiale (CFA), nouveau titre
III
Nos
dirigeants n’en voulaient pas. Ils ont trainés les pieds pour y aller. Ils se
sont fait tirer les oreilles. La
Direction de Seine et Marne n’a participé que tardivement à 3 groupes de
travail sur 14 et à aucun des 3 ateliers en 2017. On n’a pas beaucoup vu le
directeur de l’UTEC aux réunions. Où était-il ? Le directeur de l’UTEC ne
négocie pas?
La CGT, en syndicat
responsable, a privilégié l’intérêt collectif pour obtenir les meilleures
conditions pour les enseignants. Nous serons particulièrement vigilants en
commission de suivi quant à la manière dont le texte sera appliqué et aux
éventuels dysfonctionnements qui appelleront des réajustements.
Vœux 2018
Pour cette nouvelle
année, vos délégués CGT restent à votre disposition pour échanger, partager,
dialoguer, revendiquer, faire valoir vos droits, améliorer vos conditions de
travail et veiller sur l’avenir de vos postes.
Bonne année 2018.
Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF