17 avril 2018

CCI77 voeux 2018


La CCI de Seine et Marne finira-t-elle l’année 2018 ?


Dans les années 2000, Jean-François Bernardin (Président de l’ACFCI, ex CCI France) disait « Si les CCI n’apportent pas mieux la preuve de leur utilité et de leur capacité à travailler les unes avec les autres, elles ne survivront pas ». Visiblement ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, puisque le gouvernement d’Emmanuel Macron a fait voter à l’assemblée nationale une réduction de la taxe pour frais de chambre (TFC) de 17% dans le cadre de la loi de finance 2018. Cette réduction impacte directement le budget des CCI. Ce n’est malheureusement pas une nouveauté. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy avait diminué la TFC dans le cadre de la RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques) et le gouvernement de François Hollande avait fait de même dans le cadre de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) avec Emmanuel Macron comme ministre de l’économie.


30, 40 ou 60 suppressions de postes en Seine et Marne ?

La petite musique de fond que l’on nous joue depuis quelques mois en Seine et Marne n’a rien d’anodin et d’encourageant. Un premier air nous a été joué à l’occasion des réunions d’information du personnel organisées par la direction générale en octobre 2017. Le  récital a continué avec notre président le 22 novembre dernier dans Le Parisien et La Marne puis dans Le Moniteur de Seine et Marne du 24 novembre 2017.
La démonstration est implacable mais simpliste. Le montant de la diminution de la TFC est de 3 millions d’euros pour la Seine et Marne. Le salaire annuel moyen chargé d’un salarié de la CCI de Seine et Marne est de 50.000 euros (Cinquante mille euros). 3 millions divisés par 50.000 euros, cela fait 60 postes. Et en appartement à Cannes, ça fait combien ? Ou en Peugeot 3008 ?
On peut s’interroger sur l’objectif de cette forme de communication. Quel message envoie-t-on aux apprentis que l’on forme, aux maîtres d’apprentissage et aux entreprises qui nous font confiance, aux partenaires avec qui nous travaillons et aux agents consulaires qui travaillent au quotidien à la bonne marche de l’établissement. Du stress, de l’inquiétude, de l’anxiété ?

Aux mêmes maux, les mêmes remèdes. Nos emplois ne doivent pas être la seule variable d’ajustement. Les  présidents et des directeurs généraux préfèrent conserver leur train de vie que de mener de vraies réformes structurantes.

Loi de finance 2018 : Le chantage n’est pas passé.

Alors que le président de la CCI de Seine et Marne et les élus se sont démenés comme de beaux diables auprès des parlementaires, aucun amendement n’a été voté pour alléger l’ardoise des 3 millions d’euros. Il n’y aura ni diminution du montant, ni étalement du prélèvement.

En 2014 quand il était ministre de l’économie, Emmanuel Macron a pourtant prévenu les présidents des CCI : « Ne me faites pas un chantage à l'emploi ! Ne me faites pas un chantage à l'apprentissage ! Ne me faites pas un chantage aux entreprises ! On peut faire des économies sans licencier » (Le Figaro du 18/09/2014).





Inspection Générale des Finances :
Mission difficile ou impossible ?

L’IGF (L’Inspection Générale des Finance) a été mandatée par le gouvernement pour définir (redéfinir ?) les missions des chambres de commerce et d’industrie. Le rapport sera rendu en 2018.
En 2001, l’IGF a déjà  rédigé un rapport très sévère sur les CCI à la demande de Lionel Jospin, premier ministre de l’époque.
Si la diminution de 3 millions d’euros semblait inévitable, cette mission devrait (on l’espère) définir un cadre où les CCI auront plus de visibilité pour se projeter dans l’avenir et définir une stratégie à long terme.

La CGT portera haut et fort la parole des agents du réseau consulaire. Nous avons plusieurs pistes d’économie à proposer. La seule variable d’ajustement ne doit pas être nos emplois.



Projet de mandature :
« Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? ».

La montagne va-t-elle accoucher d’une souris ? On est en droit de se le demander. Après un an de travail avec le cabinet LIP, nous attendons toujours la feuille de route pour la mise en œuvre des 7 axes du projet stratégique définis par les membres du bureau de la CCI de Seine et Marne.

Mais les 7 axes de la mandature ont sans doute du plomb dans l’aile. Comment mettre en œuvre un projet quand le périmètre a changé et que de nouvelles contraintes sont apparues ?



Territorialité : Ne pas perdre le Nord.

Il est curieux de constater le déplacement du barycentre de la CCI de Seine et Marne vers le Nord du département.
Au fur et à mesure des départs (Retraites, démissions et autres), les postes sont systématiquement supprimés sur les sites d’Avon et Melun ou réaffectés sur Serris ou Emerainville.
Au CFE (Centre des Formalités des Entreprises), un poste en moins. Au CRTE (Création, Reprise, Transmission), Il n’y a plus qu’une conseillère à Melun au lieu de trois. A l’UTEC Avon, Il ne reste plus qu’une conseillère au service promotion. Pour combien de temps encore? Toujours à l’UTEC Avon, quand un jeune pose sa candidature on lui propose une inscription sur le site d’Emerainville.

Peut-être que la CCI de Seine et Marne anticipe déjà sur un potentiel rapprochement (une fusion ?) avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Seine et Marne prévue dans un amendement de la loi de finance 2018?

Point d’indice. Promotions. Primes 2016.
Faut pas rêver !

Pour les augmentations collectives, c’est « nada », « que dalle », « que chi ». La valeur du point d’indice n’a pas augmenté depuis 2010 !!! Il est où le pouvoir d’achat, il est où ? Il est à la baisse!
En 2016, 30 collaborateurs « Non cadre » et 53 collaborateurs « Cadre » ont eu une prime pour un montant total de 63.942 euros. Les cadres se sont partagé 73% du montant total.
En 2016, 15 collaborateurs (6 « Non cadre » et 9 « Cadre ») ont eu une promotion individuelle de 84 euros mensuelle en moyenne. A ce rythme-là, on peut espérer en avoir une tous les 18 ans.

A la CCI de Seine et Marne, près de 20% des salariés n’ont pas eux d’augmentation individuelle depuis 5 ans et plus.



Dialogue social : Service minimum à tous les étages.

En Seine et Marne, on est passé maitre dans l’esquive et l’évitement afin d’échapper aux échanges avec les organisations syndicales. Malheureusement il y a les réunions obligatoires du CHSCT (Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail) et d’ILC (Instance Locale de Concertation). Mais ils ont une stratégie, réduire à sa portion congrue la durée des réunions.
Pour les CHSCT, Il y a 4 réunions prévues par an. Pour réduire au maximum le temps passé avec les organisations syndicales, les réunions sont principalement organisées de 14:30 à 16:30. Le gros avantage de cet horaire, est que la direction ne vous rencontrera jamais pour parler de vos problèmes de conditions de travail !!! En effet les délégués syndicaux qui siègent au CHSCT peuvent demander une visite des sites. La CGT le demande régulièrement. La direction accepte (elle n’a pas le choix) mais la visite ne se fait qu’à la fin de la réunion et bien souvent après 17:00, quand vous êtes partis. Une autre technique est d’avoir une autre réunion après le CHSCT. Ce qui permet d’«expédier » les questions et de ne pas apporter des réponses de fond. Circulez il n’y a rien à voir !
Pour les ILC, il y a 4 sujets à aborder par an, le plan de formation de l’année à venir, le bilan social, le bilan du plan de formation de l’année précédente et le bilan des primes et augmentation (Oui ça fait sourire !). La technique est la même on planifie 2 heures par réunion et on applique la technique du « chausse-pied ». On fait rentrer 4 sujets dans 3 réunions annuelles.

Bilan, 4 x 2 heures = 8 heures pour le CHSCT auquel on ajoute 3 x 2 heures = 6 heures pour l’ILC soit un total de 14 heures de dialogue social par an.



Baromètre social. C’est grave docteur ?

Une première enquête du baromètre social a eu lieu en octobre 2016. On se souvient tous de la restitution du 27 mars 2017 réalisée par la DGA-RH de Paris (Direction Générale Adjointe des Ressources Humaine, c’est comme ça qu’on dit à Paris). Ce fut un grand moment de bonheur.
La CCI de Seine et Marne, c’est le pays des « bisounours ». Non c’est le monde merveilleux de « Disney ». Les chiffres étaient tellement risibles que l’on attend toujours la publication sur l’Intranet.
Une deuxième partie de rigolade va arriver avec les mesures qui vont être mise en œuvre pour améliorer la situation. Le paquet va être mis sur le parrainage et le parcours d’intégration des nouveaux collaborateurs (Voir le compte rendu de l’ILC du 12/12/2017). Oui c’est vrai, la CCI est en phase d’expansion !!!
Une deuxième enquête aura lieu en juin 2018.

En 2017 le nombre d’accidents de travail et de jours d’arrêt est à un niveau très (anormalement ?) élevé. Les collaborateurs aux horaires variables ont eu plus de 2000 heures écrêtées. Surcharge de travail, stress, risques psychosociaux, burn out ?



La DSI (Direction des Systèmes d’information) c’est fini.

Le directeur est parti dans le cadre d’une CCART (Cessation d'un Commun Accord de la Relation de Travail,  Rupture Conventionnelle) et il ne sera pas remplacé. La direction disparaît et les collaborateurs seront affectés à différentes directions.
On peut s’interroger sur le choix de cette organisation. La CCI de Seine et Marne souffre de manière chronique d’une organisation trop verticale et manquant de transversalité. La DSI était la seule direction transversale qui existait.

Mais que l’on se rassure, un comité de pilotage d’ «Experts » des systèmes d’information sera nommé et composé d’un ensemble de directeurs sans doute rompus à cette mission et qui assurera l’expertise et la compétence technique dans les différents domaines de l’informatique.

Et la formation continue aussi ?

La formation continue c’est un peu le vilain petit canard, le bouc émissaire, la tête de turc. C’est le service qui n’est jamais « rentable », qui « coûte de l’argent », que l’on va fermer « si ça continue ». Mais soyons sérieux un peu. Avant que ce service ne soit dépouillé progressivement un petit peu plus chaque année, il réalisait un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros avec 15 collaborateurs. Soit un ratio de 200.000 euros (Deux cent mille euros) par salarié. Beaucoup d’entreprises aimeraient avoir ce ratio. A la CCI de Seine et Marne, le budget est de 40 millions d’euros pour un effectif de 270 collaborateurs soit un ratio de 150.000 euros. La différence entre 200.000 et 150.000 euros, doit s’appeler la marge. Pas assez rentable ?
Ironie du sort, la Seine et Marne est le département de la Logistique en Ile de France. Le « dépouillement » de la formation continue a commencé avec l’arrêt des formations logistiques et le licenciement de 2 formateurs. Résultat 1/3 du chiffre d’affaires en moins (1 millions d’euros).
La dernière conseillère « expérimentée » (sur le site d’Avon) vient de rendre son tablier. Après plusieurs années, passées à la chambre de commerce et d’industrie de Seine et Marne, et de bons résultats en termes de chiffre d’affaires la politique commerciale était-elle encore  en adéquation avec son expérience et les besoins de ses clients ?

Nous ne doutons pas que sa direction aura pris les mesures nécessaires afin de garantir une continuité de service auprès de ses clients fidélisés.

Formation initiale (CFA), nouveau titre III

Nos dirigeants n’en voulaient pas. Ils ont trainés les pieds pour y aller. Ils se sont fait tirer les oreilles. La Direction de Seine et Marne n’a participé que tardivement à 3 groupes de travail sur 14 et à aucun des 3 ateliers en 2017. On n’a pas beaucoup vu le directeur de l’UTEC aux réunions. Où était-il ? Le directeur de l’UTEC ne négocie pas?

La CGT, en syndicat responsable, a privilégié l’intérêt collectif pour obtenir les meilleures conditions pour les enseignants. Nous serons particulièrement vigilants en commission de suivi quant à la manière dont le texte sera appliqué et aux éventuels dysfonctionnements qui appelleront des réajustements.

Vœux 2018

Pour cette nouvelle année, vos délégués CGT restent à votre disposition pour échanger, partager, dialoguer, revendiquer, faire valoir vos droits, améliorer vos conditions de travail et veiller sur l’avenir de vos postes.
Bonne année 2018.




 


 


Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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