26 novembre 2019

Déclaration intersyndicale à la CPR du 25 novembre

Cette déclaration est faite au nom de l'intersyndicale CFE CGC, CFDT, CGT et s’adresse aux élus de la CCIR P-IDF.
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les membres de la CPR,

Depuis un an, après l’hémorragie que nous avons connue en 2015-2016, l’Assemblée générale de notre CCIR, supprime des postes avec la régularité d’un métronome :
  • Le 8 novembre 2018,   7 postes
  • Le 10 janvier 2019,      10 postes
  • Le 4 avril 2019,            198 postes (en dépit de l’intervention, le même jour, des Représentants du Personnel devant l’Assemblée Générale en salle des séances au siège de la CCIR)
  • Le 12 septembre 2019, 84 postes
Et les documents qui nous ont été communiqués pour préparer cette CPR font état de 180 nouvelles suppressions de postes pour le seul périmètre des administratifs des écoles avant la filialisation prévue au 1er janvier 2021.

La faucheuse poursuit aveuglement sa moisson et le rouleau compresseur sa route, en éludant ou en contournant les règles protectrices de notre statut : nous avons dénoncé à plusieurs reprises les conditions de la procédure de reclassement qui se borne à répondre à une obligation statutaire sans une réelle recherche de résultat (mise en concurrence irréfléchie, propositions de postes sorties d’un logiciel sans rapport avec les compétences ou aux antipodes du domicile, refus de recrutement parce que l’intéressé coûte trop cher…).

S’y ajoute désormais le ciblage des suppressions d’emplois : le bilan des suppressions d’emploi et du reclassement dans les services aux entreprises démontre clairement qu’à la DGA SIRE comme dans les CCID des agents ont été nommément visés, qu’il s’agisse de directeurs, de managers intermédiaires ou d’assistantes. Le fait du prince – l’arbitraire - dans toute sa splendeur !

Sans oublier le projet de création du GIE, dans le cadre qu’offre le fameux décret du 21 août 2019, et la casse sociale qui en découlerait surtout pour tous nos collègues des fonctions support.

Cette route infernale nous mène vers une destination que vous êtes seuls à connaître.
En refusant aux représentants du personnel une expertise indépendante, en transformant les groupes de travail, auxquels d’ailleurs aucun élu ne participe, en de simples réunions d’information, en fournissant des informations au compte-gouttes, générales, parcellaires ou ambigües, en annonçant depuis des mois l’arrivée imminente dans notre « groupe éducatif d’intérêt général » de mystérieux investisseurs, vous suscitez une profonde défiance dans votre « stratégie » : défiance des collaborateurs, défiance des managers intermédiaires, défiance même du management supérieur.

Et le prix humain à payer est terrible : depuis de nombreux mois, nous vous alertons sur la souffrance de nos collègues ; vous nous écoutez sans nous entendre, jusqu’à nier parfois l'évidence, alors que nous sommes au bord de la catastrophe :
  • Surcharge de travail (les effectifs diminuent mais la charge de travail s’alourdit : à cause de la mutualisation poussée à l’extrême pour les uns, à cause du développement irrationnel du chiffre d’affaires pour les autres : ceux qui réussissent sont ainsi punis puisqu’on ne leur donne aucun moyen supplémentaire…Combien d’entre nous ont le sentiment d’occuper plusieurs postes à la fois ?
  • « Il faut apprendre à travailler en mode dégradé », nous a dit récemment la direction de la CCIR. Voilà qui va certainement renforcer le sens du travail, donner envie d’adhérer au nouveau modèle ou de rejoindre « le groupe ». Et pour joindre les actes à la parole, elle lance une réflexion sur les conditions d’emploi des enseignants dans les filiales, qui aura pour effet de dégrader leurs conditions de travail – en prétendant embarquer au passage les actuels enseignants qui restent pourtant, en vertu de la loi, des agents publics soumis au Statut et au règlement particulier adopté il y a moins de deux ans. Comme on est loin d’HEC et d’ESCP Europe où le statut des enseignants a purement et simplement été reproduit dans la décision unilatérale de la Chambre à la création de ces deux EESC !!
  • Enfin, quand on cumule des attitudes managériales inadaptées avec une charge de travail toujours plus lourde, on arrive à des seuils de souffrance intolérables comme à la DPSI, dans l’indifférence de tous…
Ainsi, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus, CPR après CPR, nous sommes spectateurs du gâchis humain qui se produit en votre nom.

CPR après CPR, et dans toutes les instances représentatives, nous relayons le sentiment d’injustice et alertons sur les dangers de surcharge de travail et la souffrance de nos collègues.

CPR après CPR, vous réfutez sans ménagement nos alertes, nous sommes au bord de la catastrophe humaine mais seul le sauvetage de la structure vous importe.

CPR après CPR, nous exprimons nos doutes sur le bien-fondé des réorganisations et contestons l’interminable litanie des suppressions d’emploi.

CPR après CPR, nous émettons des avis négatifs sur les mesures que vous prenez au détriment des agents et sur les licenciements, mais vous n’en tenez absolument pas compte brisant ainsi la carrière de nos collègues qui ont tant donné à la CCIR.

CPR après CPR nous écoutons les réponses formatées, mécaniques et blasées de la direction générale et de la DGARH ;

Pour finir par entendre, Monsieur le Président, un immuable « la délégation employeur est favorable »

Alors le moment est venu de vous dire que la coupe est pleine : nous n’acceptons plus cette violence institutionnelle des suppressions d’emplois, source de souffrance pour tous et de perte de sens et de surcharge de travail pour ceux qui restent.

Aujourd’hui, pour toutes ces raisons, nous refusons de siéger à cette CPR.

Demain, nous engageons la mobilisation de tous ceux qui peuvent encore espérer s’opposer, dans tous les services, à vos projets mortifères.

Nous vous remercions de votre attention.


Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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