26 février 2019

Le nouveau groupe éducatif CCIR PIDF:

faire moins mais mieux ! 

Le 13 février, Yves Portelli, Directeur Général Adjoint (DGA ERF) et Tristan Gillouard, Directeur (Direction de l’apprentissage), en présence de Jean-François Romanet-Perroux, Directeur Adjoint (DGA RH), ont présenté aux  organisations  syndicales  siégeant  en  Commission  Paritaire  Régionale  les  orientations  voulues  par  la Direction pour le futur groupe éducatif de la CCIR PIDF.   

Les mots d’ordre de la Direction: 
Effectifs : remplit­‐on les sections ? 
Placement : les apprentis trouvent­‐ils une entreprise ? 
Coût : quel est notre coût apprenti et quelle est sa viabilité dans les nouvelles perspectives?  

La  CGT  en  a  rappelé  un  autre :  Qualité  de  notre  enseignement  et  de  nos  formations  qu’il  nous  faudra préserver et ne pas sacrifier sur l’autel des réductions des coûts, avec une approche à court‐terme !!
 
Les constats de la Direction :  
  • Certains niveaux de formation et filières sont en difficulté. Entre septembre et décembre 2018, nous avons perdu 800 apprentis. 
La  CGT  a  indiqué  qu’il  faut  remettre  ce  chiffre  dans  son  contexte  (décisions  unilatérales  de  certaines directions de fermer des sections après la rentrée) et qu’il faut le rapprocher de « l’érosion traditionnelle » que connaissent habituellement nos formations. 
  • En Ile de France, nous sommes en difficulté sur les placements en entreprise des CAP et sur des 1e années Bac Pro 3 ans (sauf dans quelques secteurs spécifiques). Les entreprises de la région, estimant que leur rôle n’est pas d’éduquer des jeunes apprenants, sont plutôt tournées vers le supérieur.  
  • Il y a eu une augmentation du nombre d’apprentis de 6% en IDF mais en BTS et Sup (les premiers niveaux se développent peu hors reconversion).  
  • Toutes les écoles ne sont pas confrontées aux mêmes difficultés. Pour certaines, le coût apprenti est le cœur du sujet alors que pour d’autres, le problème réside dans l’incohérence de l’offre de formation. Sans oublier la vétusté prononcée de certains bâtiments

Les données :  
  • Actuellement, le coût apprenti connaît un déficit de 18 millions d’euros (jusqu’ici compensé par la TFC).  
  • Le coût moyen apprenti à la CCIR PIDF est 9700€. 
  • Les passerelles n’existent plus. Mais d’autres modes de financement verraient éventuellement le jour.
  • Les CFA seront payés au contrat (à condition que le jeune ne quitte pas l’établissement). 
  • Le coût apprenti par contrat sera connu en avril. 

Les axes de développement de la Direction :
  • Organiser notre portefeuille de formation en six filières avec une construction dynamique quelque soit le métier, en offrant aux jeunes des parcours d’excellence au sein d’une filière ou inter filières et des perspectives  d’avenir :  certains  CAP  et  Bac  pro  (uniquement  quand  c’est  justifié  et  viable) alimenteront les titres et les BTS qui seront amplifiés et ouvriront à leur tour vers des niveaux Bac+3 (maison, partenariats universitaires ou autres) où l’apprenant commence à exercer le métier choisi en gestion de projet, puis ouverture vers des masters pour une hyper-spécialisation ou pour des options de management.  
  • Proposer  au  moins  20%  de  cours  digitalisés  pour  rester  attractifs  (selon  la  Direction,  il  n’est  pas question  de  remplacer  l’enseignant  mais  des  heures  pourront  être  supprimées  d’un  côté  pour  en développer d’un autre). 
La CGT reste dubitative ! Il est utopique de croire que l’on pourrait laisser nos publics en autonomie face au numérique !  
  • Donner de la visibilité et de la lisibilité à nos marques, se recentrer, gagner en cohérence et viser l’expertise.  Est­‐il  pertinent  de  maintenir  des  formations  singletons  (formations  isolées)  en  cas  de difficulté de recrutement et de placement de jeunes et de coûts exorbitants? Cependant, il ne faut pas s’interdire de se positionner sur des « niches » lorsque leur viabilité est assurée.
  • Se  doter  d’une  « vraie  force  commerciale »  pour  capter  les  13%  de  taxe  d’apprentissage  que  les entreprises peuvent librement affecter.
Les collègues commerciaux et CRE apprécieront !  
  • Être agile dans l’ouverture et fermeture de formation et s’adapter aux besoins des entreprises.  
Conclusion de la Direction : IL FAUT FAIRE MOINS MAIS MIEUX !!

La CGT exige qu’agilité ne rime pas avec fragilité et précarité, que la baisse des coûts ne se traduise pas par une baisse de qualité et qu’adaptabilité aux marchés et aux besoins des entreprises ne se conjugue pas avec une pauvreté culturelle et une perte d’employabilité pour nos apprenants. La formation est une mission d’intérêt général, elle doit le rester.
La digitalisation des cours nous rendra peut­‐être plus attractifs mais encore faut‐il donner aux enseignants les moyens nécessaires à cette transition (temps homme et matériel) et cesser de croire que l’e-­learning est à la portée de tous les publics ! 
Quid enfin des conditions de travail des enseignants dans les futures EESC ?

Les solutions des élus et de la Direction :
  • Faire monter en compétences les enseignants permanents et la force commerciale.
  • Rationaliser les espaces. 
  • Doter  nos  écoles  du  statut  EESC.  Les  agents  de  droit  public  seront  mis  à  la  disposition  de  ces établissements (loi Mandon).
  • Ouvrir  le  groupe  éducatif  CCIR  PIDF  à  d’autres  partenaires.  La  Chambre  détiendra  la  majorité  de blocage (51%). Aucun dividende ne sera versé. 
  • Mettre en place 6 filières (4 autour de 2200 à 2500 apprenants avec environ 25 millions d’euros de budget et 2 avec environ 1000 apprenants et 17 millions d’euros de budget). Des groupes de travail planchent sur les offres de formation de chaque filière. Ces offres seront opérationnelles à la rentrée 2020.
Fidèle à ses engagements, la CGT continue à vous informer  et à défendre vos droits.

Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

Plus de partage avec Addthis  Bookmark and Share

Related Posts with Thumbnails
Bookmark and Share