7 novembre 2008

CPL Extraordinaire du 24 octobre 2008


Allocution de Mr A.Paton - Elu CGT en CPL à la CCIP - lors de la CPL extraordinaire concernant la baisse du point CCIP et son alignement sur le point national.
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Mesdames, Messieurs les Présidents,

Après la rétrogradation des emplois, suite à la nouvelle grille nationale, vous nous vantez aujourd’hui des mesures de compensation de la valeur du point, pour les salariés engagés AVANT LE 1er JANVIER 2009.
On nous demande de voter ces mesures de compensation : L’argumentaire avancé dans votre texte indique, dans sa présentation, que les modifications nous sont imposées par un vote en CPN du 10 juin dernier. L’instance nationale des CCI serait donc une grande nébuleuse dont vous seriez exclus, et dont nous sommes les victimes.
Je crois que l’honnêteté intellectuelle vous commande d’exprimer clairement, aujourd’hui, votre position sur la question : avez-vous oui ou non voté pour cette modification de l’article 53 au plan national ?

Quant au terme « compensation », le dictionnaire nous indique la définition exacte de ce mot (source ROBERT page 348, édition de 1977) :

Compensation :
Nom féminin, apparu en 1290 du latin compensare, avantage qui compense un désavantage,
Dédommagement, indemnisation, récupération, réparation, consolation, correctif, en échange de.

Où est la compensation ? Il ne s’agit ni plus ni moins que du strict maintien de l’existant, car objectivement, le contrat d’engagement, est revu à la baisse. La valeur du point est, comme la bourse, en chute libre.
On installe un système afin de ne pas diminuer les salaires. Vous ne proposez donc rien de plus, vous assurez simplement le maintien des rémunérations.
Doit-on dire « merci mes seigneurs » pour ce geste de grande bonté ? Je crois qu’en l’espèce, la proposition ne fait que respecter la loi.

Si vous écrivez dans votre texte « mesures de compensations », c’est que vous reconnaissez qu’il y a, en la matière, un préjudice causé.
C’est peut être le seul élément sur lequel une unanimité pourrait se dégager.

Les nouveaux embauchés verront donc le salaire auquel ils auraient pu prétendre rogné de 12.5% car nivelé sur la valeur du point national.
Il s’agit, pour nos futurs collègues, d’une véritable double peine : abaissement de la valeur du point et grille des emplois revue à la baisse.
C’est donc une politique de divisions et de traitements inégalitaires qui se trouve encore une fois mise en place. Ceci, je vous le rappelle, sous votre unique responsabilité.

Où, dans vos propositions, retrouver des engagements qui compensent le préjudice ?
Il est bon de vous rappeler que nous croyons toujours en des valeurs de
« TRAVAIL EGAL SALAIRE EGAL »

Après le 1er janvier, deux collaborateurs qui réaliseront le même «contenu de taches ou d’occupation de leurs temps» auront des rétributions différentes, dont l’écart s’élèvera à 12.5%.
S’il y a des mesures de compensation à instaurer, c’est aussi auprès des nouveaux collaborateurs, arrivant après le 1er janvier 2009.
Nous constatons que, cette fois encore, c’est avec un certain zèle qu’une mesure qui pénalise les futurs salariés est appliquée

Nous rappelons que lors du basculement au régime général en janvier 2006, vous avez continué à régler les pensions pendant deux ans, alors que rien n’était réglé.
D’autres décisions de la CPN n’ont, à ce jour, toujours pas été mises en place. Il y a bien deux poids deux mesures, dans vos pratiques. Je citerais comme exemple l’accord-cadre national, relatif à l’emploi des seniors, applicable à compter du 1er janvier 2007, et toujours pas réalisé à la CCIP,
Comment cautionner une telle régression des conditions de rétribution lorsque l’on se réclame représentants des intérêts du monde salarié ?

Pour notre part, l’on ne peut que condamner de telles pratiques qui, avec les autres mesures de régression sociale en cours, nous rabaissent aux conditions de vie d’un autre âge. C’est un recul de société sans précédent. Notre position est claire Nous défendons l’emploi pour les jeunes générations, un emploi rétribué correctement, à sa juste valeur, avec une égalité de traitement entre les générations et les sexes. Il s’agit bien de nos enfants, à tous sans exception, de nos voisins, des jeunes que nous formons au quotidien.
Comment accepter que la jeune génération vive aujourd’hui plus mal que celle qui l’a engendrée et précédée ?
Un nombre croissant de collaborateurs est dans l’incapacité de se loger, de vivre normalement, les salaires ne suffisant pas à honorer les charges de la vie courante.
Une réelle paupérisation s’installe sous nos yeux et nous devrions accepter sans réagir la dégradation programmée et rapide de nos conditions de vie et de celles de la génération qui s’engage dans le monde du travail ? Cette décision, vous la prendrez sans nous, nous condamnons et combattons toute forme de régression sociale.
J’invite donc les autres partenaires sociaux à bien réfléchir sur l’incidence de ce vote.

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