19 juin 2020

Travail à distance, EESC et futures conditions de travail, la DGA ERF et la DGA RH répondent à la CGT.

La CGT salue le travail particulièrement intense qui a été fourni par tous les agents de la CCIR PIDF, ainsi que leur implication sans faille et leur dévouement total à leurs clients ou à leurs apprenants.

Cours à distance
Dans le cas particulier des enseignants, la CGT a depuis le début indiqué à la DGA ERF et à la DGA RH la surcharge de travail énorme que l’adaptation de cours classiques en cours à distance a nécessitée.
Cette période de confinement puis de déconfinement sans retour sur site pour bon nombre d’enseignants les a obligés à repenser totalement leur métier. Cette opération a dû, de plus, se faire dans l’urgence dès l’annonce du confinement afin de prendre en charge les élèves dès la semaine suivante. Ce sont ainsi de longues nuits et des week-ends qui ont été consacrés à apprivoiser les plateformes, à restructurer tous les supports, toutes les progressions et à imaginer des moyens de capter l’attention de groupes de parfois plus de 30 élèves à travers des écrans, des icônes aveugles et des micros coupés, connexions multiples obligent ! Les « congés scolaires » sont arrivés à point nommé pour permettre aux enseignants de… préparer les cours pour les semaines suivantes ! Les enseignants de pratique notamment, dont l’activité est étroitement liée aux plateaux techniques, ont rivalisé de créativité et d’ingéniosité pour inventer le cours pratique virtuel !
La CGT a donc demandé à plusieurs reprises que ce travail soit reconnu et valorisé financièrement et en temps de repos.
La Direction s’était engagée à réfléchir à la question. M. Neyraut confirme que les moyens pour la chambre de financer cette action sont maintenant identifiés, il reste à en définir les modalités. Deux pistes sont à l’étude :
  • revalorisation des coefficients sur cette période
  • prime
La piste retenue sera dévoilée à la CPR du 26 juin. M. Neyraut s’engage à initier, sur le terrain, une prise en compte intelligente de la récupération de jours de congés que les enseignants ont consacré à la préparation et à l’adaptation de leurs cours et leurs supports pour assurer la continuité pédagogique.
En revanche, M. Neyraut précise que cette reconnaissance ne concernera pas les enseignants n’ayant pas effectué l’intégralité de leur plan de charge prévu car il serait, selon lui, anormal de reconnaître un surcroît de travail dans ce cas.

Suivi pédagogique des apprenants
La CGT demande ce qui est prévu pour les élèves qui ont décroché durant le confinement pour des raisons de niveau ou de connexion. Le DGA ERF, M. Neyraut indique qu’à sa connaissance, il y a eu peu de décrochages dus à des soucis de connexion. Pour les élèves qui auraient pris du retard, il estime que chaque direction devra voir au cas par cas en septembre comment gérer ces situations en termes de soutien.
La CGT rappelle que les apprenant en première année ont déjà été lourdement impactés par les grèves avant de subir le confinement et son cortège de difficultés d’apprentissage. Bien souvent les programmes ne pourront être totalement terminés et devront être poursuivis en 2e année. La CGT insiste sur le fait que la fausse bonne idée de réduire encore les heures d’enseignement en 2e année pour des questions de coût mettrait en péril les résultats de nos jeunes aux examens.

Placement et suivi des apprenants en entreprise.
La CGT rappelle que le suivi d’un jeune se fait sur l’ensemble de l’année scolaire. Les visites en entreprise ont été menées pendant cette période par téléphone ou en visioconférence. Il est donc tout à fait normal que les enseignants en charge de ce suivi se voient crédités du forfait prévu à cet effet et inscrit à leur plan de charge. Là encore, la CGT fustige les tentatives d’économie pathétiques qui sont tentées par certains sur le dos des enseignants avec des rabotages incompréhensibles de ce forfait.
M. Neyraut confirme qu’il s’agit d’un forfait prévu au titre III et qu’il doit être appliqué aux enseignants auxquels on a confié cette charge en début d’année.
D’autre part, face à nos inquiétudes sur le placement et le ratio élevé apprenants/conseiller, M. Neyraut se dit convaincu par la nouvelle organisation mise en place autour des ingénieurs d’affaires et des conseillers carrière pour réussir le placement. La CGT reste dubitative et s’inquiète de la charge de travail des agents concernés. Elle y sera particulièrement attentive.
 

Conditions de travail à la rentrée 2020-2021
M. Neyraut confirme que plusieurs populations vont coexister :
  • les enseignants qui ont déjà un contrat de droit privé et qui continueront à être en droit privé sous CDI avec l’EESC.
  • les enseignants actuellement agents publics et qui souhaiteront basculer en droit privé et qui seront donc sous CDI avec l’EESC.
  • les enseignants actuellement agents publics et qui souhaiteront le rester et donc conserveront leur statut.
  • les vacataires qui deviendront des CDDU ou, pour les vacataires dits « lourds », des CDII. Leurs conditions de travail seront sensiblement les mêmes.
Pour les 2 premières catégories de personnel, les conditions de travail seront déterminées par la convention collective qui régira les EESC.
Pour la dernière catégorie, c’est le Titre III qui s’applique.

Toutefois, la Chambre régionale des comptes ayant considérées le système des heures complémentaires comme irrégulier, ce système doit progressivement disparaître. En pratique, les heures complémentaires sont possibles aux mêmes conditions qu’aujourd’hui jusqu’au 31 décembre 2020 (elles seront donc proratisées). Ensuite, elles doivent tendre progressivement à zéro. Actuellement, le titre III ne prévoit pas qu’un enseignant puisse effectuer des heures supplémentaires.
Seuls les enseignants de droit privé le pourront (elles sont toutefois plafonnées). Le titre III a une durée de vie limitée (2022). Il devra donc être renégocié. L’objectif est de tendre vers une harmonisation des conditions de travail au sein des EESC.
La CGT alerte sur les promesses faites aux enseignants à leur embauche. Bien souvent, il leur était dit que leur salaire était peu élevé mais serait compensé par les heures complémentaires. Certains enseignants qui effectuaient beaucoup d’heures complémentaires ont déjà été lourdement pénalisés par le nouveau titre III et le seront encore davantage.
M. Neyraut confirme qu’une réflexion est en cours pour une revalorisation des rémunérations des enseignants.
La CGT demande si la Direction prévoit des embauches massives pour réaliser ces heures.
La Direction estime qu’il faudra bien trouver des solutions.
Pour la CGT, c’est une forme de pression tacite qui est exercée sur les agents. En somme, soit ils restent au statut et stagneront sans heures complémentaires, soit ils basculent au privé et pourront évoluer et effectuer des heures supplémentaires. On ne peut prendre ainsi en otages les agents !

Digitalisation des cours
La CGT demande si le seuil des 20% de cours digitalisés est toujours d’actualité et souligne l’importance de prendre en compte le retour d’expérience. Pour la DGA ERF, la digitalisation n’est pas synonyme de distanciel. Elle comprend notamment l’autoformation, les classes inversées, l’utilisation de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle. La démarche digitale consiste à favoriser le mieux possible l’utilisation de tous les outils pour l’acquisition des compétences en gardant l’enseignant au centre du système. Il ne suffit pas de disposer de contenus mais il faut savoir comment faire acquérir des compétences.

Constitution des EESC
La CGT demande le report du calendrier de création des EESC et que les groupes de travail dédiés à la réflexion autour des conditions de travail au sein des futures EESC soient remis en route. Quel impact cette période a-t-elle eu ? La Direction indique que les Business Plans sont à revoir pour toutes les EESC suite à cette période de pandémie. Pour autant le calendrier de passage en EESC n’est pas du tout remis en question. M. Neyraut précise qu’un premier groupe de travail est prévu le 1er juillet et que d’autres réunions seront programmées à la rentrée.
La CGT déplore que le sort de la filière BEMP fasse l’objet de déclarations contradictoires : annoncée comme « à part » du processus de basculement au 1/01/21, elle serait finalement concernée. M. Neyraut confirme que la filière doit bien être constituée pour septembre (des réflexions sont en cours quant au portefeuille de formation).

Fonctions support et GIE
La CGT demande quand les personnels des fonctions support des écoles sauront s’ils basculent ou non au futur GIE. Mme Guérin indique que ces éléments sont en cours de réflexion et que les personnels concernés seront fixés avant l’été. Elle indique que les fonctions essentielles au fonctionnement des écoles et étroitement liées à leur activité leur resteront rattachées. Ces répartitions seront précisées lors de la CPR du 26 juin. La direction s’est également engagée à nous fournir, lors de cette même CPR, les informations sur les Business Plans des EESC, sur la collecte du 13% et l’organisation précise de la rentrée.

IFA Chauvin
Suite à la fermeture du site, 8 postes d’enseignants sont supprimés. A l’heure actuelle, ces enseignants ne sont toujours pas reclassés (4 en enseignement général et 4 en enseignement technique).
La CGT s’étonne que rien ne soit proposé à ces agents, en tous cas rien qui ne leur corresponde, alors que toutes nos écoles emploient nombre de vacataires et de CDD, sans parler des volumes conséquents d’heures complémentaires réalisées chaque année. M. Neyraut indique qu’il cherche à compléter les plans de charge de ces enseignants de manière viable, notamment en termes de déplacements multi sites. Il précise que les cas de 4 agents restent à traiter à ce jour. Pour la CGT, il faut leur donner très vite une réponse claire car cette situation particulièrement anxiogène n’est pas tenable. Les agents n’en peuvent plus d’être « baladés » depuis des mois à coups de « bientôt » et de « peut-être ».

ESIEE-UGE
Les négociations en cours ne sont pas rassurantes, le compte n’y est toujours pas. Le quasi-statut public promis par les vendeurs de rêve a disparu du radar. Une réelle régression sociale est en train de s’opérer.
Pour la CGT, il est hors de question que la chambre se lave ainsi les mains du devenir de ses agents de l’ESIEE, il est hors de question que nos collègues perdent les acquis de leur statut actuel et il hors de question qu’ils perdent leur qualité d’agent public sans compensation.

Fidèle à ses engagements, la CGT agira au mieux, dans l’intérêt des agents et ne manquera pas de vous informer.

Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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