19 septembre 2013

La CGT refuse la prise en otage de l'emploi et des missions

Le durcissement des relations entre le gouvernement et CCI France et la publication du rapport Queyranne (Fiche 1 de l’annexe du document ICI), en semant le doute sur la bonne gestion du réseau consulaire, ont annoncé la diminution de la ressource fiscale et la ponction des trésoreries des CCI.

- A nouveau, plutôt que se réformer vraiment, la CCIR Paris Ile-de-France prévoit de se recentrer sur des missions uniquement marchandes  devant «dégager des marges » .
- A nouveau, la réduction de la masse salariale et la destruction des emplois sont présentés comme nécessaires en raison de la baisse des ressources fiscales.


Les mêmes dirigeants (directeurs et élus) nous resservent encore et 
encore les mêmes recettes.
Les mêmes qui ont déjà prouvé qu’elles ne fonctionnent pas.

Le chantage de « la bourse ou l’emploi » :    « Faites des efforts ou nous serons  contraints  de licencier  ! »

2 Postes sur 3 non remplacés (retraite, démission, mobilité … ), c’est désormais une véritable hémorragie d’emplois qui est annoncée au sein de la CCIR Paris ile-de-France: la fonte des effectifs due à ces non-remplacements est estimée à plus de 600 postes d’ici 2017.

Pourtant la situation budgétaire est loin d’être aussi catastrophique qu’on voudrait nous le faire croire :

- Comme le souligne le rapport Queyranne, les ressources fiscales de l’ensemble du réseau n’ont de fait cessé de croître : +30% entre 2003 et 2013 (Vous conviendrez que les salaires n’ont pas suivi la même ascension !). Sur la même période les bénéfices cumulés du réseau consulaire ont atteint près d’un milliard d’Euros.

- Dans notre CCIR, suite à la suppression de la taxe professionnelle et à la création de la nouvelle « taxe pour frais de chambre » (TFC),  les produits fiscaux 2013 ont été supérieurs de 3 M€ à ceux attendus. La taxe d’apprentissage, quant à elle, ne s’est en aucun cas effondrée et est restée stable (+0.1%).

- Malgré ces aubaines fiscales, malgré le fait que le budget rectifié 2013 présente déjà des charges de personnel inférieures de 0.2% aux charges budgétées ….
- Après des années de promotions en berne et de gel du point d’indice …

Tous les prétextes seraient-ils bons pour utiliser nos salaires, nos emplois, les séniors et les CDD comme variable d’ajustement ?  Quel est le coût de l’explosion des risques psycho-sociaux ?
Quand on veut tuer son chien ...


Et pendant ce temps là … les gaspillages sont pérénnisés

Les orientations stratégiques de la CCIR de région mettent l’accent « sur une amélioration de l’efficience » passant par des « coûts optimisés », l’identification de « marges de manœuvres budgétaires », la « modernisation de l’appareil productif » (informatique et immobilier) accentuant la pression sur les agents de toutes les missions. La CGT CCI PIDF propose quelques pistes « d’amélioration d’efficience budgétaire » qui pourtant ne sont jamais explorées ... 

-  iPhone 5 et factures de téléphones mobiles exorbitantes pour les directeurs et élus , cadeaux de tablettes numériques, voitures de fonction utilisées par les membres de la famille (louées après le licenciement des chauffeurs !), réfection de la salle des séances à grand renfort de fauteuils hors de prix, application de feuilles d’or fin sur les grilles de Friedland  … cette dispendieuse générosité envers quelques uns n’aurait elle aucun coût ?

- Les 400.000 euros que représentent les primes d’objectifs des directeurs ne seraient-ils pas une « marge de manœuvre budgétaire »  à utiliser ?  
Les orientations stratégiques indiquent que le coût des formations des apprentis doit baisser de 15% en 4 ans,  le coût de nos formations ne serait-il  pas plombé par l’ armée mexicaine des directeurs dans les écoles ?  

- Dans un contexte financier si tendu, pourquoi continuer à subventionner grassement d’obscures associations et autres officines patronales : Plus de 6 M € de subventions dont, toujours et encore, Rexecode (émanation du MEDEF),  pour 900 k€ en 2011.

Décidemment, la réflexion stoppe net dès qu’elle fâche au sommet et les dysfonctionnements sont  balayés sous le tapis. 

Quand le réseau joue contre ses salariés


Aujourd’hui c’est le réseau consulaire qui est mis en danger par cette obstination à ne pas vouloir se confronter à la réalité de la régionalisation.
Plutôt que de regarder vers l’avenir, à CCI France, les présidents jouent à la politique de la chaise vide, annulent la CPN (Commission Paritaire Nationale)  en pleurant sur leur magot disparu.  
Plutôt que de faire face aux difficultés, ils utilisent leurs salariés comme bouclier dans un odieux chantage à l’emploi.
Quelle est la crédibilité du réseau si ceux qui le dirigent se cachent derrière leurs salariés ?

Le caractère « sui generis » des CCI est, dit-on, assuré par le fait qu’elles sont dirigées par les élus des entreprises. Si la pleine légitimité des élus des CCI était déjà largement mise en cause par le faible taux de partipation aux élections consulaires, ces errances portent le coup de grâce.

Le réseau préfère-t-il se saborder plutôt que de se réformer ?

Ce n’est pas aux salariés de payer le prix de l’aveuglement et de l’immobilisme.
Pour la CGT, les CCI, établissements publics financés par l’argent public et par les entreprises, gagneraient en légitimité si elles étaient dirigées par de véritables conseils d’administration où siégeraient des élus des collectivités locales aux côtés des élus des entreprises, de la tutelle, et des représentants du personnel.



Un article du syndicat CGT CCI Paris IDF Chambre de Commerce et d'Industrie Paris IDF

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